Éduquer à la dure dans les mouvements de jeunesse, c’est d’un autre temps ?

Des modifications législatives sur l’interdiction des VDEO, tant dans le milieu privé que dans les lieux collectifs d’éducation, sont en chantier aux niveaux fédéral et communautaire depuis plusieurs années. Il règne un flou législatif qui n’interdit pas explicitement la violence envers les enfants, et plusieurs dispositions légales sont en préparation mais n’ont pas encore été votées.

Nous nous sommes demandés s’il existait des VDEO dans les mouvements de jeunesse, quelle était leur nature et comment elles étaient gérées.

D’après les responsables rencontrés, les VDEO ne seraient pas très répandues dans les mouvements de jeunesse. Elles sont difficilement objectivables, il n’existe pas de registre de plaintes de ce genre de violences. Elle est dite « ordinaire » parce qu’elle est souvent quotidienne, considérée comme banale et tolérée, voire même encouragée. »

D’un point de vue déclaratif (dans les propos et les textes), elles s’opposent aux valeurs de ces mouvements et se situent en dehors de leur cadre de pensées et de leurs méthodes éducatives, qui sont plus axées sur la bientraitance et le respect.

Les VDEO sont principalement le fait d’animateurs et animatrices de terrain, qui sont en contact direct avec les enfants et les jeunes, membres des mouvements de jeunesse. Elles sont constatées directement par les équipes de la structure de soutien lors de visites, ou indirectement de formations ou de travail avec les équipes d’animation, ou encore elles leur sont rapportées par des plaintes de parents.

Les auteurs des VDEO n’ont pas de volonté de nuire aux victimes de leurs actes, qui sont le plus souvent posés par manque d’expérience, de recul sur la fonction, de remise en question, ou parfois parce que les représentations et méthodes éducatives sont héritées d’époques où ce qui n’est plus acceptable aujourd’hui constituait la norme. Pour y mettre fin, les représentants des mouvements de jeunesse interrogés déclarent privilégier une approche basée sur la sensibilisation, l’éducation, la bienveillance, à travers des formations, de l’accompagnement des équipes d’animation. La sanction doit pouvoir être envisagée en cas de danger pour les membres, en éloignant les auteurs de faits violents.

Une étude d’Eric Lampe, que vous pouvez lire ici.

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