Imaginez-vous un instant sur votre nouveau lieu de travail : les 387 travailleurs sont autorisés à se rendre aux six toilettes mises à disposition entre 10h10 et 10h25. Le règlement de travail stipulerait que vous devez, avant de vous y installer, demander à un préposé le nombre de coupons de papier hygiénique dont vous aurez besoin. À midi, votre pause-repas se ferait dans les locaux durant le troisième service de restauration. Aussi, quand votre heure arrivera, vous serez prié, comme vos collègues qui sont concernés également par cet horaire, de nettoyer les tables salies par vos collègues ayant bénéficié des deux premiers services. Votre horaire hebdomadaire de 32h se voit alourdi de quelques heures de « pause sans travail », imposées tous les jours de la semaine. Votre horaire de présence au travail passe ainsi à 40 h de présence, sans possibilité durant ce temps de pause imposé de vous détendre, de quitter votre lieu de travail, de parler, de vous restaurer.
À n’en pas douter, les délégués syndicaux seraient très rapidement saisis de la situation et l’absentéisme au travail serait un bon indicateur de la santé mentale de l’entreprise. Eh bien, sachez qu’à l’école, c’est permis et courant : des toilettes très peu avenantes, des réfectoires étriqués qui imposent de multiples services et des repas pris à la va-vite, des heures d’étude (dites aussi « fourches) à n’en plus finir, passées dans une salle qui exige silence et immobilisme. Ce qui n’est pas accepté pour des travailleurs le serait-il pour des enfants et des jeunes en milieu scolaire ? N’y-a-t-il pas un défaut de conception quelque part ? Le « puisque ça a toujours été comme ça » est-il un argument valable, fondé, sur lequel on n’est pas en droit de revenir au nom de l’amélioration des conditions de vie et/ou du bien-être des élèves ?
Lire l’analyse dans son intégralité : “14-15 Un Comité de Protection et de Prévention au Travail, pour les élèves : et tout le monde s’en fout ?” , une analyse de Mara Scandariato.