Mémorandum 2019

Préambule

Boussole & gouvernail

La FAPEO ne peut plus tolérer que l’on se contente de regarder du balcon les dégâts que produit notre système scolaire et ses grandes difficultés à réduire les inégalités sociales. Ceci n’est toujours pas résolu depuis la démonstration de ce mécanisme par Pierre Bourdieu en 1979, il y a donc tout juste 40 ans !

Les mots pour le dire et le dénoncer ont été couchés sur papier et prononcés haut et fort dans les hémicycles politiques, les amphithéâtres, les médias, dans les services pédagogiques dédiés (administration, Hautes Écoles, les fédérations de pouvoirs organisateurs, les mouvements militants, etc.). Et pourtant rien n’y fait. Alors, quand un graphique en dit autant, si pas plus, que les mots, nous n’hésitons pas à le déposer sous vos yeux, en faisant le vœu d’une réelle prise de conscience de l’injustice sociale entretenue par le système éducatif qui peine à diminuer le poids du déterminisme social. Ce graphique, immuable dans sa forme année après année, est appelé dans l’entre-soi des experts du système éducatif : « l’escalier de la honte ».

Indice socio-économique (ISE) moyen des quartiers où sont domiciliés les élèves des différents niveaux et formes de l’enseignement fondamental et secondaire ordinaire de plein exercice et en alternance, année scolaire 2014-2015.

Notes :
L’indice socio-économique est un indice composite calculé sur base de plusieurs variables socio-économiques qui caractérisent le quartier et qui ont trait au revenu moyen des habitants, au taux de chômage, au niveau de diplôme, confort du logement,…
Mode de lecture : en 2014-2015, l’indice socio-économique moyen des quartiers où résident les élèves du 1er degré différencié est de -0,47 alors que cet indice atteint +0,36 pour les quartiers où résident les élèves du 3e degré de la forme générale

Une réforme de la gouvernance de notre système scolaire a été adoptée sous cette législature. La nouvelle gouvernance vise à mettre en œuvre un ensemble de règles, de normes, de contrats pour assurer une meilleure coordination et responsabilisation de chacun des acteurs du monde scolaire, en vue de prendre des décisions et de lancer des actions concertées, planifiées, évaluées répondant à des problèmes objectivés.

Cette réforme vise à répondre à des objectifs d’amélioration du système, objectifs qui devraient permettre de développer un système éducatif RESPONSABLE, SOLIDAIRE et OUVERT à la participation des acteurs qui le composent, internes et externes. La FAPEO demande au régulateur de garder le cap et de piloter les navires vers celui-ci : soutenir les écoles, donner les moyens, contrôler et évaluer, considérant que ces deux derniers mots ne sont pas des gros-mots. Si cette réforme va dans le bon sens, il n’en reste pas moins qu’elle aborde du bout des lèvres la question de la concurrence entre écoles. La FAPEO rappelle qu’elle soutient l’objectif d’avoir un seul réseau d’enseignement public. En attendant le grand soir, la FAPEO demande la mise en place de plateformes locales de concertation inter-réseaux dans la perspective d’améliorer la mixité sociale dans les écoles.

Les revendications portées dans ce mémorandum s’adressent au niveau du pouvoir régulateur de l’enseignement, c’est-à-dire le gouvernement de la communauté française : nous avons donc pris le parti de porter des revendications normatives, et nous sommes abstenus de faire des demandes qui relèvent de l’organisationnel ou de l’individuel. Nous pensons que le pouvoir régulateur dans un cadre d’autonomie renforcée se doit d’une part de fixer des balises claires et d’autre part d’en évaluer la juste application et leurs effets.

Mémorandum 2019

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