Étude – Impacts de la crise sanitaire sur les ados : des vécus et des mots trop longtemps invisibilisés

Le monde entier a été touché par une crise inédite, une pandémie d’ampleur mondiale à laquelle les États ont tenté d’apporter différentes solutions. De nouveaux concepts ont vu le jour et nous nous sommes plié·es à de nouvelles manières de vivre : confinements, déconfinements, fermetures, ouvertures, essentiels, restrictions, masques, vaccins, bulles, clusters, tests PCR et autres mesures, mais aussi distanciel, présentiel, enseignement hybride, quarantaines, etc. Nous relations ont été bousculées et remises en question. Être adolescent·e en 2020 et 2021 n’aura pas été ordinaire.

Pendant des mois, le COVID-19 a fait la une de tous les médias et a occupé les espaces politique, médiatique, social, scolaire, familial, psychologique et physique. Nous pouvions entendre tour à tour les pistes proposées par les experts et expertes, par le monde politique, les acteurs du terrain et parfois même par des expert·es auto-proclamé·es. À l’ère du numérique, il était facile de s’exprimer et de donner son avis, quel qu’il soit d’ailleurs mais des voix ont été peu considérées, celles des adolescent·es, dans leur diversité sociale.

Tout au long de ces 22 derniers mois de pandémie, les ados semblent avoir été réduits à leur rôle d’élèves, sages, enclins à respecter les règles sanitaires imposées par les adultes qui savent ce qui est bon et juste pour eux et elles, dans les écoles et dans la vie sociale, sans rechigner. Et de fait, ce groupe social que composent les jeunes à l’école secondaire ont pris leur part de responsabilité tel que demandé. L’ouverture des écoles a été durant ces longs mois depuis mars 2020 un enjeu de poids dans notre société. L’ouverture des écoles a été présentée comme prioritaire, tout devait être fait pour un retour le plus rapide à la normale dans les écoles secondaires, et sans trop s’aventurer sur le terrain de la critique qui pourrait poser la question du caractère « normal » de l’école dès 2020.

Différentes mesures d’adaptation ont été mises en place dans les écoles secondaires, qui en ont vu de toutes les couleurs au gré des circulaires spéciales « COVID ». Le cap ? Il était essentiel que celles-ci puissent accueillir les jeunes et leur permettre d’avancer dans leurs apprentissages, tant en présentiel qu’en distanciel pour celles et ceux qui ont été impacté·es par l’enseignement hybride[1]. Et pourtant, ouvrir les écoles secondaires n’était pas un gage de bien-être et de bonne santé pour chaque jeune sans mesures d’accueil et de prévention des difficultés psychologiques. C’est au fil des mois que face à une vague de mal-être, de décrochage, de dépression, de désertion des bancs de l’école au « profit » de soins en unités psychiatriques (quand une place était libre) ou en consultations psycho-thérapeutiques que les difficultés ont émergé dans l’espace public.  Nous le savons, l’école n’est pas un paradis pour tout le monde et continuer à s’y rendre alors que tous les autres contacts et lieux de socialisation étaient fermés n’a pas produit que des effets positifs sur les jeunes.

Dans cette étude, nous n’allons pas remettre en question les différentes mesures qui ont été prises tout au long de cette pandémie. Nous allons plutôt nous pencher sur les adolescent·es : qui sont-ils et elles ? C’est quoi l’adolescence d’ailleurs ? Et à partir de là, nous regarderons les différentes étapes clés de la gestion de la pandémie pour ce groupe social tout en nous intéressant aux signes de mal-être des jeunes et les solutions qui y ont été apportées, ou pas.   


Une nouvelle étude de la FAPEO qui fait le point sur presque deux années de Covid-19 sur le bien-être et la santé mentale des ados.

[1] Une enquête et une étude ont été menées sur ces questions : CEF, CERE & FAPEO, « Enquête sur l’enseignement hybride en période COVID-19 – résultats, analyse et recommandations à destination des pouvoirs publics », sur fapeo.be, 11.01.21 ; RENDERS D. « Une épopée scolaire de 18 mois sous le poids du covid-19 », étude, sur fapeo.be, 29.09.21.

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