mémorandum fapeo 2019 All in

La FAPEO constate

L’accueil extrascolaire est une problématique quotidienne pour les parents et les enfants, qu’il s’agisse des garderies scolaires ou des activités extrascolaires – dites « temps libre » – organisées dans les écoles ainsi que du temps de midi : l’extrascolaire, ce sont des temps et des espaces de vie collective tous les jours tout au long de la journée. Plus globalement, en termes politiques, l’accueil extrascolaire est un levier très efficace pour lutter contre les inégalités sociales.

Ces temps et espaces de vie collective se doivent d’être soignés, pensés, financés correctement pour pouvoir prendre en compte les besoins des enfants tout au long de la journée de présence au sein de l’école. Le temps scolaire ne couvre qu’une partie des moments où l’enfant est à l’école. Le temps de la classe, dit « scolaire », à l’école primaire, ne couvre qu’environ 5h30 de sa journée. Le reste du temps, l’enfant n’est plus uniquement « élève » mais bien un « enfant» qui a d’autres besoins que celui d’être en position d’apprenant. Le saucissonnage de la journée à l’école en temps scolaire et non-scolaire (une partie du temps avant la classe et après la classe, le temps de midi, les récréations) n’a pas de sens si l’on considère le temps global passé par les enfants à l’école.

Plus spécifiquement, « le temps de midi » ne consiste pas qu’en la prise du repas de midi : il s’agit d’un temps plus ou moins long selon l’horaire journalier des écoles, qui peut être consacré à autre chose en attendant que la classe redémarre. Ce temps peut être investi, ou non, par des opérateurs d’activités extrascolaires payantes, donc facultatives. Il en est de même le matin avant la classe et après la classe : en cette matière, pas de règles, les écoles sont libres de fixer leur horaire journalier. La seule contrainte pour les écoles fondamentales est d’assurer un temps d’accueil de 10 minutes avant le début des cours et 10 minutes après la fin des cours.

En 2016, l’Observatoire de l’enfant (COCOF) réalisait une enquête sur le temps de midi en particulier, temps qui pose question aux parents que la FAPEO représente. Si les enjeux de l’accueil extrascolaire se discutent au niveau des communes, il reste un sujet sans propriétaire : le temps de midi.

Le temps de midi : un no man’s land

D’après les données de l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la jeunesse (FWB) :

  •  en moyenne, en Fédération Wallonie-Bruxelles, ce sont près de 80 % des enfants de l’école fondamentale qui restent à l’école sur le temps de midi ;
  • environ 90 % à Bruxelles et dans le Brabant wallon ;
  • 67 % dans le Luxembourg.

D’après l’enquête (2016) de l’Observatoire de l’enfant (COCOF), les écoles organisent en moyenne 1,8 services. En primaire, jusqu’à 150 enfants par service pour les repas chauds et jusqu’à 463 pour les repas tartines !

Enfin, selon une étude (2017) réalisée par Bruxelles-Environnement, dans deux réfectoires [on] a relevé des niveaux sonores analogues à ceux d’une menuiserie ou d’une circulation automobile intense (80 à 90 décibels). Une exposition à de tels niveaux, même pendant une heure, nécessite plus d’une demi-heure de récupération. […] Les réfectoires scolaires cumulent souvent les problèmes : l’acoustique y est épouvantable, ça résonne très fort et les élèves y sont nombreux. Chacun parle plus fort que le bruit de fond pour se faire entendre, le ton monte : c’est l’effet “cocktail” ». Le choix entre le bruit ou la rapidité. Dans tous les cas, les deux sont durs à digérer, la FAPEO avait elle aussi dressé le tableau en 2013.

Au menu, vous retrouvez plusieurs services : stress, agitation, bruit, organisation millimétrée, encadrants peu qualifiés aux statuts très souvent précaires. Tout cela dans des infrastructures peu adaptées. Ce break dans la journée, dans ces conditions, est-il vraiment bénéfique pour continuer les apprentissages du reste de la journée ? La pause méridienne est importante dans les rythmes biologiques de l’enfant, elle produit des effets sur son bien-être, sa santé et ses capacités d’apprentissage

Rythme scolaire annuel

Dans notre pays, comme chez nos voisins européens, les cadences de l’école n’ont guère évolué avec le temps alors que les enfants et les adolescents vivent dans un environnement en constante transformation. Le calendrier annuel est déséquilibré et a des impacts négatifs sur les apprentissages. Les débats liés à la réforme initiée sous cette législature ont réussi à mettre d’accord les acteurs scolaires et extrascolaires sur l’examen précis de cette mesure: alternance 7 semaines de cours et 2 de congés.

Sous cette législature, encore une fois, le Cabinet de l’enseignement aura décidé de ne pas décider et de renvoyer le chantier à la législature suivante : pour la FAPEO, c’est bien noté à l’agenda. Pour rappel, ce chantier a été ouvert en 1991 et revient sous chaque législature, comme les marrons en automne.


La FAPEO demande

Temps de midi
  • Le temps de midi nous apparaît comme une priorité à inscrire à l’agenda politique étant donné le nombre important d’enfants concernés et son statut indéfini. Qu’il soit considéré comme scolaire ou extrascolaire, ce qui importe c’est que le législateur ouvre ce chantier et décide de le définir une fois pour toute clairement:
    1. Définition de ce temps, en lien avec le découpage d’une journée d’école qui accueille des enfants plus de 5h30 par jour en ses murs.
    2. Imposition de normes claires pour assurer l’encadrement et les infrastructures adéquates pour les temps de midi
    • L’école n’est pas toute seule : le système éducatif se doit de réfléchir à l’amélioration de l’accueil extrascolaire de manière concertée entre les différents pouvoirs et ministres compétents (accueil de l’enfance, enseignement et pouvoirs locaux).
Rythme annuel
  • Nous demandons au pouvoir régulateur de mettre à l’agenda de la prochaine législature la révision du rythme annuel.

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