L'interdiction de l’usage récréatif des smartphones à l’école, OK. Concentrons-nous sur l’essentiel !
L’interdiction récréative des smartphones, une mesure déjà effective dans la plupart des écoles, est un non-événement. Sur-communiquer c’est détourner l’attention des vraies urgences : la poursuite du tronc commun, l’échec et le décrochage scolaire. Et c’est laisser les élèves et les parents dans le doute quant à l’avenir à très très court terme, du jamais vu !
Le tronc commun aussi reste au fond du cartable ?
Depuis l’annonce de la ministre de « mettre en pause » le déploiement du tronc commun au-delà de la 2e secondaire, c’est silence radio. Lundi, 50.000 élèves de sixième primaire et leurs parents sont dans l’incertitude la plus totale. Dans quel système feront-ils leur rentrée l’an prochain ? À quoi bon visiter des écoles secondaires quand on ne sait pas de quoi demain sera fait ?
Le tronc commun devait se poursuivre en première secondaire en septembre 2026 et avec lui, la disparition de la première année différenciée au terme de laquelle 12% seulement des élèves obtiennent finalement leur CEB.
La veille de la rentrée, plus rien n’est clair. On surfe à l’aveugle.
Pire encore, en rehaussant le seuil de réussite du CEB à 60% on envoie plus d’élèves en première année différenciée du secondaire; une voie sans issue pour 88% des élèves qui la fréquentent.
Le tronc commun jusqu’à 15 ans était précisément conçu pour mettre fin à la relégation. La ministre veut-elle cliquer sur “retour en arrière” ?
Décrochage, arrêtons d’appuyer sur “snooze”
Depuis 5 ans, la santé mentale des jeunes est au plus bas, aggravant un phénomène désormais massif, le décrochage scolaire. Par-delà les absences injustifiées, c’est un désengagement multiple : physique, psychique, social, administratif. En 2024, c’est un élève du secondaire ordinaire sur cinq qui décroche. En attendant, ces jeunes en détresse sont sanctionnés, stigmatisés, exclus. Certains sont poussés vers le marché du travail trop tôt, d’autres voient leurs parents menacés de sanctions pénales.
La réponse du gouvernement ? Mettre sur pause le dispositif de suivi des élèves à risque. Un scandale !
Désactivons le mode avion !
Ce qui se joue ici n’est pas une question de règlement, mais l’avenir de dizaines de milliers d’élèves qui n’en n’ont rien à faire des mesures symboliques mais qui ont besoin d’une école qui leur donne confiance et ouvre des perspectives pour l’avenir.
La FAPEO refuse cet algorithme de l’exclusion. Nous exigeons des réponses, des décisions ambitieuses :
- La garantie d’un véritable tronc commun jusqu’à 15 ans, sans relégation, tel qu’il est prévu par le Pacte.
- L’accompagnement des élèves en difficulté.
- La mise en œuvre d’un suivi pour lutter contre le décrochage dans le secondaire, là où l’urgence est la plus forte.