Votre attention, un champ de bataille économique ?

En faisant le bilan de nos précédentes publications, nous avons remarqué un motif récurrent, celui d’une société en proie à un certain chaos, comme si nous nagions en pleine confusion, baignés constamment dans un trop plein de sollicitations. Ceci explique pourquoi nous avons décidé de nous pencher plus avant sur le thème de l’attention et plus particulièrement sur celui de sa diversion, c’est-à-dire des moyens mis en œuvre pour la détourner de ce qui est essentiel. En effet, ce sujet traverse le champ personnel, relationnel, familial et scolaire mais, une fois qu’on l’aborde, les éléments d’explication à son sujet sont souvent lapidaires. Face aux remarques à propos de nos enfants du type : « Il n’écoute pas en classe » ou « elle passe trop de temps sur TikTok »… on se pose ici la question : ok, mais pourquoi ?

En partant du concept « d’économie de l’attention », nous avons essayé de prendre du recul par rapport aux réseaux sociaux et écrans en tous genres qui sont bien souvent définis comme les seuls coupables de cette situation. Que l’on soit clair sur cette question : nous ne nions pas l’impact de ces outils technologiques, nous le prenons même très au sérieux. Néanmoins, en déplaçant un peu le point de vue et en questionnant cette idée « d’économie de l’attention », nous avons déterminé que ces usages « sociaux » font partie d’un ensemble plus large qui n’est pas sans rapport avec la vie intellectuelle, relationnelle et affective des enfants, des jeunes et même des adultes. Le support matériel et technique – l’écran, le smartphone, les algorithmes – n’étant en quelques sortes que le canal. Evidemment, le fait de pouvoir potentiellement se balader partout avec son « ordinateur de poche hyperconnecté » amplifie le phénomène mais il n’explique pas tout.

Pour comprendre de quoi il retourne, nous nous sommes penchés plus particulièrement dans cette étude sur deux outils méthodologiques et médiatiques spécifiquement conçus pour accaparer ladite attention. Il s’agit du nudge (l’incitation ou « coup de pouce » en français) et de l’interruption de motif.

L’ingénierie sociale, la branche des sciences sociales qui étudie les efforts visant à influencer des attitudes et des comportements sociaux à grande échelle afin de produire les effets souhaités sur une population cible, viendra à notre secours pour encadrer notre étude. Tout comme le marketing, la publicité ou les techniques de propagande, les outils de l’ingénierie sociale s’adressent le plus souvent directement ou indirectement à l’inconscient des personnes en vue d’un objectif précis. Ce qui explique pourquoi il y a un lien fort entre ce champ d’étude et la psychologie comportementale mais également la psychanalyse.

Une étude FAPEO de Nicolas Duvivier à découvrir ci-dessous :

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