“Quand un travailleur ne sait plus se lever le matin pour aller travailler, on dit qu’il est en burn-out. Quand un élève ne sait plus se lever le matin pour aller à l’école, on dit qu’il est fainéant !”
LES ÉCOLES SE SOUCIENT TRÈS PEU DE LA SANTÉ MENTALE DES
JEUNES ET DE LA PRÉVENTION DES RISQUES PSYCHO-SOCIAUX
L’occupation des services de soins de santé pédopsychiatriques et les consultations thérapeutiques sont en partie rythmées par le calendrier scolaire. Pour les adultes, la question du lien entre bien-être au travail et limitation des risques en matière de santé mentale a été posée depuis belle lurette et traitée comme il se doit.
Pourquoi ne pas s’attarder sur cette question pour les enfants et les adolescents ? Ne dit-on pas qu’à l’école, l’enfant rentre progressivement dans le métier d’élève ? Ce qui n’est pas accepté pour des travailleurs le serait-il pour des enfants et des jeunes en milieu scolaire ?
La FAPEO dénonce ce manque de prise en compte régulièrement, dans ses analyses et revendications politiques. Les mesures sanitaires et de distanciation physique, malheureusement nommées “sociales”, ont favorisé le repli sur soi, une pédagogie en classe frontale, des ruptures de lien entre élèves. Simultanément, des parents nous ont fait part de leur satisfaction par rapport à la situation d’enseignement à distance et de leur demande de dérogation à l’enseignement en présence jusqu’à la fin de l’année scolaire 2021.
Pour quels motifs ? Moins de stress, arrêt du harcèlement par l’éloignement des autres, respect du rythme d’apprentissage de l’élève plus adapté à ses besoins… Nous nous en sommes particulièrement inquiétés dès que la question a été mise sur la place publique, nourrie d’avis d’experts, et qu’il y était affirmé que l’école était un lieu de vie collective idéal pour nouer du lien social de qualité. L’école à 100% y était présentée comme le lieu de bien par excellence et une réponse au mal-être des jeunes, et pourtant, force est de constater que le retour à 100% des élèves n’a pas été une bonne nouvelle pour tous les parents et les élèves, et pas seulement à cause du risque de contamination.
L’école post-covid, dans sa manière de fonctionner, doit se ré-inventer en étant attentive à la pression exercée qui est nocive pour le bien-être mental des élèves : à l’heure où l’on parle abondamment du burn-out et bore-out des travailleurs, il est plus qu’urgent de réaliser que l’école produit elle-aussi ce genre de maladie.
Retrouvez ici notre contribution destinée à la Commission conjointe “Santé mentale” du Parlement de la FWB et nos recommandations pour la gestion de la prévention des risques psycho-sociaux pour les élèves :