mémorandum fapeo 2019 ALZ

La FAPEO constate

L’école, c’est un espace de vie collective, ce sont des temps et des espaces à partager. Pour s’y sentir bien, il faut que les besoins de base soient assurés (sécurité physique, mentale, sentiment d’appartenance) et que les droits des personnes (à s’exprimer, à participer, à donner son opinion sur des sujets qui les concernent, le respect du droit à la défense, etc.), des enfants, jeunes, parents et enseignants y soient respectés. Dans toute une série d’écoles, les infrastructures scolaires sont insuffisantes, délabrées, vétustes, voire insalubres. La FAPEO entre dans les écoles pour informer les parents et les accompagner dans leurs projets d’action. Nous faisons à chaque fois ce constat : les conditions de travail des élèves, et de leurs enseignants, sont bien souvent inacceptables.

Comment est-ce possible que ce qui n’est pas accepté en entreprises, sur des lieux de travail, le soit dans les écoles ? Il s’agit là d’une question récurrente des parents que nous rencontrons : quelles sont les normes d’installation de toilettes par rapport au nombre d’élèves ? Quelles sont les normes d’occupation des classes par rapport au volume des locaux ? Quelles sont les normes de sécurité dans les cours de récréation ? Les écoles ont-elles un Plan de Protection et de Prévention comme les entreprises ? Et les besoins de sécurité physique et psychologique y sont-ils intégrés ? Qu’en est-il de l’ergonomie des locaux et du matériel/mobilier scolaire ? Si les mesures liées aux infrastructures et à la sécurité physique des enseignants profitent aux élèves, qu’en est-il du point particulier « gestion des risques psycho-sociaux » des élèves ? Qui est la personne de confiance en cas de harcèlement ?

Un climat scolaire favorable participe à la volonté de s’engager dans les apprentissages, au désir et au plaisir d’apprendre, à une fréquentation scolaire régulière. Le climat scolaire, c’est en fait tout un programme, un « outil » qui se pense et se construit collégialement en vue de  modifier un système – une école – dans toutes ses dimensions. Les infrastructures et les équipements, en suffisance et de qualité, font partie d’un climat scolaire positif.

Des projets-pilotes « Cellules bien-être », il ne reste rien en 2019. Une fois leur statut expérimental arrivé à son terme, la dynamique des écoles s’est envolée. Où est passée l’ambition affichée dans la définition de ce programme : La dynamique générale : développer une stratégie de prévention globale et durable ?

La participation active des élèves dans les Conseils de délégués d’élèves, jusqu’à leur représentation au sein des Conseils de participation, n’a jamais vraiment décollée, alors que des textes légaux installent les élèves dans leur droit à donner de la voix et à exercer un mandat de représentation. Car le législateur a considéré que, comme les parents, les élèves sont co-propriétaires de leur école et acteurs de projets au sein de celle-ci, avec les équipes éducatives.

Un enfant sur trois est victime de harcèlement à l’école et/ou de cyberharcèlement. Ces problèmes sont (trop) peu pris en compte par les équipes enseignantes. Les enfants ont rarement quelqu’un vers qui se tourner dans le cadre scolaire, d’autant plus lorsqu’ils sont victimes de harcèlement.

Enfin, la vie relationnelle, affective et sexuelle est un point central dans le développement des jeunes et de la collectivité : les enjeux sont privés et sociaux. L’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) en milieu scolaire participe à une démarche de soutien au développement de soi et d’un vivre-ensemble serein. Un protocole d’accord a été conclu entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles- Capitale pour soutenir la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle en milieu scolaire. Aujourd’hui, les élèves n’ont toujours pas un accès équitable et généralisé à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle à cause :

  • du manque de ressources,
  • de la segmentation des politiques publiques en rapport à l’EVRAS et leur manque de soutien aux partenaires de terrain,
  • Des difficultés de certains établissements scolaires à organiser l’EVRAS en raison de la multiplicité des intervenants ,
  • de la liberté laissée aux écoles d’organiser l’EVRAS et de choisir leurs opérateurs d’animation EVRAS,
  •  Et de l’absence de garanties sur qualité des animations.

Il existe, d’appels à projets en appels à projets, des équipes scolaires qui s’engagent, un temps, mais un temps seulement. C’est généralement le propre des projets pilotes. Pour des projets durables, inscrits dans une culture scolaire, sur du long terme, il faut des actes qui modifient structurellement les projets d’établissement. A quand une réelle politique globale plus ambitieuse ? Le bien- être et la vie à l’école sont clairement le parent pauvre des réformes proposées par la refonte du système sous cette législature, bien qu’un groupe de travail, au cours de la phase 1 du dispositif participatif, s’est attelé à construire des propositions. Serait- ce un manque d’ambition ? De priorité ? Cet aspect n’est peut-être pas assez rentable?


La FAPEO demande

  • Le contrôle par le pouvoir régulateur du respect des décrets liés à la démocratie participative des élèves.
  • La mise en place d’un CPPE à destination des élèves : un Comité pour la Protection et la Prévention des Élèves et la désignation d’une personne de confiance, neutre et indépendante, à laquelle l’enfant ou le jeune peut facilement s’adresser.
  • Pour toute ouverture d’une nouvelle école, l’application d’un cahier des charges très précis. Celui-ci doit tenir compte de l’ouverture de l’école aux parents et au monde associatif et culturel, prévoir un minimum d’espace dédié aux temps de pause, une insonorisation, des espaces de repas où tous les enfants peuvent s’asseoir, etc. Ce cahier des charges doit être lié aux subventions accordées pour l’ouverture de toute nouvelle école.

ALZ/à l’aise

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