L’analyse en un coup d’œil
La pénurie d’enseignants, une carence qui semble faire partie du patrimoine…
La Belgique fait face, depuis des décennies, à une pénurie chronique d’enseignants, un problème autrefois qualifié de crise mais désormais intégré comme une norme dans le paysage éducatif. Les élèves, souvent privés de cours essentiels, et leurs familles, obligées de compenser par leurs propres moyens, sont les premières victimes de cette situation. Le métier d’enseignant, dévalorisé et peu attractif, ne parvient plus à séduire, exacerbant une fracture sociale où seuls les mieux lotis peuvent offrir à leurs enfants un suivi scolaire.
Malgré des avertissements constants depuis les années 1980, aucune solution durable n’a émergé. Les tentatives de pallier ce déficit par des enseignants non qualifiés ou par des outils numériques n’ont fait qu’amplifier les inégalités. L’école, censée garantir l’égalité des chances, renforce désormais les disparités, transformant son rôle d’ascenseur social en vecteur d’exclusion.
Cette normalisation de la pénurie révèle une faille plutôt inquiétante : comment un système éducatif peut-il prétendre bâtir l’avenir tout en laissant une grande partie de ses élèves sur le bord du chemin ? Peut-on encore croire à une école pour tous ?