mémorandum fapeo 2019 Touche pas à ma participation

La FAPEO constate

Deux décrets majeurs consacrent la participation des parents, le décret mission de 1997 et le décret association de parents de 2009. L’un consacre l’obligation d’installation d’un Conseil de participation dans chaque établissent, l’autre reconnaît par décret les missions des Associations de parents. Et pourtant les parents pointent toujours, au sein des écoles, un déficit tant qualitatif que quantitatif en termes de communication :

  • entre direction et parents,
  • enseignants et parents,
  • élèves et enseignants
  • directions/enseignants avec les représentants de l’Association de parents.

 Les parents, et nos interventions en vue de concilier les points de vue, illustrent au quotidien que les échanges sont difficiles, tendus, marqués d’animosité, de reproches, de malentendus, de conflits larvés ou non résolus.

Aux terme de ces 10 années d’application du décret AP, nous constatons que les parents sont mieux informés de leur rôle ; de manière significative, les parents revendiquent leur droit à l’exercice de l’expression sur des matières qui les concernent et qui concernent leurs enfants. Une prise de conscience, favorisée par le décret Association de parents, conduit les parents à se mobiliser pour autre chose que des levées de fonds. Le processus participatif sous cette législature leur a donné à maintes reprises la parole. Les parents, globalement, ne se sentent pas respectés comme interlocuteurs légitimes et compétents. Ils estiment que les propositions ou pistes de changements qu’ils évoquent sont trop souvent jetées aux oubliettes. Les parents regrettent que les règles soient extrêmement rigides et surtout unilatérales. En résumé, le grief majeur, est que l’école reste en vase clos et ne se soucie que peu de la réalité de la vie des familles. Ils se questionnent sur le caractère réellement participatif du processus démocratique annoncé.

À travers les déclarations des politiques tous partis confondus, nous entendons que les équipes éducatives sont au cœur des réformes et que rien ne peut se faire sans eux. Evidemment ! Mais rien ne peut se faire non plus sans les usagers de l’école à savoir les élèves et leurs parents ! Etre à l’écoute des enseignants, c’est bien. Considérer les parents comme incompétents, intrusifs, surprotecteurs, c’est contraire à l’esprit d’une collaboration efficace. On n’est pas d’accord c’est grave ?

À travers la réforme de la gouvernance, la démocratie participative a été renforcée. Effectivement, les parents, à travers le Conseil de participation qui devra se réunir 4 fois par an, pourront s’exprimer à l’avenir sur le plan de pilotage de leur école ainsi que sur le règlement d’ordre intérieur.

Un Conseil de participation se réunissant désormais quatre fois par an nous semble une bonne étape pour mieux construire le travail. Les représentants des parents, qui sont une des composantes de ce Conseil de participation, auront donc un rôle à jouer. Mais va-t-on mettre en place toutes les conditions qui permettent aux parents l’exercice de leurs droits ? Va-t-on vraiment les consulter ? Va-t-on permettre le débat critique ? Les représentants des parents seront-ils tous outillés pour remplir la mission ? Les Conseils de participation seront-ils évalués ?

La FAPEO constate que, dans les écoles scolarisant des publics plus fragiles, la représentation des parents nécessite un accompagnement dans la durée. A titre d’exemple, la FAPEO accompagne depuis cinq mois un collectif de parents d’une école dont l’indice socio-économique est de classe 1. Cet accompagnement représente déjà à la grosse louche 76 heures de travail !

La représentation des parents au niveau des écoles est un acquis au niveau normatif. Au niveau du système, la FAPEO est représentée dans de nombreuses commissions, elle est aussi consultée sur les projets de décret et le sera dans un futur proche sur les arrêtés réglementaires. Il n’en reste pas moins que nous ne sommes pas présents dans deux instances d’avis importantes : les Conseils généraux de l’enseignement fondamental et secondaire.

Au niveau des pouvoirs organisateurs de l’enseignement officiel, à la suite de l’adoption du décret visant à séparer le rôle de régulateur et organisateur pour l’enseignement organisé par la Fédération Wallonie Bruxelles, les parents seront bel et bien présents dans le Conseil d’administration du réseau. Cependant, les parents ne sont toujours pas concertés au niveau des pouvoirs organisateurs de l’enseignement officiel subventionné.

Après 10 ans de participation décrétale, les résultats en termes de participation sont clairement insuffisants ! Nous voulons une participation effective et réellement démocratique.


La FAPEO demande

  • L’analyse et l’évaluation du fonctionnement des Conseils de Participation à travers l’évaluation des plans de pilotage ainsi qu’un réel contrôle par le pouvoir régulateur quant à la mise en place effective et efficace de ceux-ci.
  • La présence de la FAPEO dans toutes les instances d’avis.
  • Le régulateur doit imposer par décret une concertation avec les parents au niveau du PO.
  • Le renforcement des moyens de la FAPEO pour remplir ses missions d’accompagnement des représentants des parents dans les écoles plus défavorisées.
  • Un service de médiation accessible aux parents, neutre et externe au système.
  • Et au Fédéral : un congé-citoyen de 8 demi-jours pour l’exercice des mandats de représentation.

Touche pas à ma participation

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